vendredi 16 novembre 2012

CONSOLATION



Il est là au creux de la vague, présent lorsque toutes mes issues sont closes, près de moi quand tous mes espoirs s’échappent : Mon Piano.
Le contraste du blanc de ses touches « bécarre » avec le noir des « dièses » et des « bémols » de ma vie assiste aux fluctuations de mes humeurs et en constitue leur échappatoire. Mon cœur heureux, de belles notes franches et joyeuses émanent de ses entrailles, accompagnées d’une boîte à rythme excessivement saccadée. Dans ces moments-là, mes longs doigts filent gaiement d’un bout à l’autre du clavier, passant allègrement d’une noire à une blanche, dans une fugue légère et enjouée.
Lorsque la solitude m’accapare, en ces mornes soirées hivernales, il s’appelle CONSOLATION, et sa musique couvre alors le silence désolant du téléphone…
Lorsque, enfin, déçue, blessée, déprimée, j’aborde le panaché noir et blanc, le piano pleure sur une « Tristesse » de Chopin transmettant mes émotions intactes, rassemblant tous mes talents musicaux en une somptueuse plainte dont personne ne saisit les cris de S.O.S. qu’elle invoque au plus profond de sa douleur.